Poils et pilosité
L’été est la saison de la douceur, de la séduction et du « tout doit disparaitre » ! Sous les rayons du soleil, ridules, bourrelets et follicules pileux perdent leur droit d’exister publiquement !
Appelés « caractères sexuels secondaires », les poils font partie des signes de la maturité sexuelle et stimulent l’imagination. Jusqu’à un présent très récent, notre culture occidentale n’a cessé de renforcer les différentes répartitions pileuses imposées par la nature entre les sexes.
A l’âge de la puberté, les adolescents guettent fébrilement sur leur lèvre supérieure l’apparition d’une moustache épaisse et rêvent d’un duvet fourni sur le menton alors que les filles traquent anxieusement le plus fin follicule sur leurs jambes. Les canons de la beauté occidentale sont le dru masculin et le lisse féminin.
Mais cette dichotomie se dissipe au fils des ans. Influenceur ET instagrameuses imberbes – façon gladiateurs - affichent glorieusement sur Tik Tok et Instagram des selfies de corps luisants. Ils exhibent le triomphe de la pince à épiler et du rasoir sur ces quelques centimètres carrésd’animalité qui résistent ici et la, aux entournures de notre condition humaine. La mode contemporaine a conduit hommes et femmes à diaboliser leur pilosité et à fantasmer sur la soyeuse douceur des peaux nettes et lisses. Aujourd’hui, en Occident, le temps où la virilité se mesurait à l’abondance des poils a disparu.
En 2024 notre pilosité est-t-elle devenu un vestige ancestral qui n’a plus de raison d’être ? Sa destinée diffère selon les religions, le climat, les cultures, les préjugés, les inlfuenceurs et la mode. Entre les extrémistes du « tout ou rien » (les vikings hirsutes et les barbares au crâne rasé), entre les paysages en friche de toundra sibérienne et les greens de golf, il y a nos contraintes, nos fantasmes, nos demi-jambes (!) et notre rapport au corps.
En contradiction avec la tendance du retour au naturel, sans maquillage, sans soutien gorge, sans complexes…et à l’heure de l’annuel « Januhairy », le hashtag #laguerredespoilsestdéclarée a de l’avenir ! Selon une récente enquête Ipsos pour Nair, seulement 1% des françaises ne touchent pas à leurs poils et les laissent s’exposer aux yeux de tous. La « déforestation » des duvets féminins et masculins s’impose aujourd’hui comme un impératif esthétique. L’objectif est aussi « hygiènique » car les poils retiennent les odeurs.
Notre pilosité va-t-elle reprendre « du poil de la bête » ?
Au départ, le poil est un isolant efficace contre le froid. Il maintient aussi un film hydrolipidique sur la peau en laissant glisser le sébum sécrété par les glandes cébacées le long du follicule vers l’extérieur. Une fois la peau épilée, la peau est donc moins bien hydratée.
Pour anéantir nos 4 millions de follicules pileux, l’arsenal « antipoils » s’enrichit tous les jours de nouvelles technologies. Voici pile-poil, les méthodes accessibles avant l’été 2022 :
Les solutions non définitives
elles incluent :
Le rasoir : indolore, rapide et peu coûteux mais irritant avec une repousse quasiment immédiate.
Les crèmes ou lotions chimiques qui détruisent sans douleur la kératine de la partie extérieure du poil avec une repousse dés le 2è ou 3è jours.
Les épilateurs électriques qui arrachent péniblement les poils
Les cires, plus ou moins chaudes et plus ou moins douloureuses, Efficaces même sur les poils courts,
La lumière pulsée qui envoie des impulsions lumineuses et brûle les poils jusqu’au bulbe (sauf s’ils sont blonds, blanc ou roux).
Les solutions définitives :
L’épilation électrique à l’aiguille
Elle est pratiquée par un médecin qui introduit une aiguille jusqu’à la racine du poil pour le brûler au moyen d’une légère décharge électrique. (long, et pénible)
L’épilation au laser
Elle est progressivement définitive transforme la lumière pour brûler le bulbe pileux.
Avec ou sans poils, je vous souhaite maintenant des vacances au poil !!!
Francine Joyce